Face aux préoccupations actuelles que l’utilisation des nanomatériaux suscite notamment dans l’industrie agroalimentaire, l’Anses vient de publier un travail d’expertise  visant à recencer les principaux usages des nanomatériaux manufacturés dans l’alimentation.

Dans le domaine agroalimentaire, ils sont donc principalement employés :

  • En tant qu’additif, pour améliorer l’aspect et l’appétence du produit alimentaire (en modifiant la structure, la couleur, la texture, par ex. les additifs E 341iii – phosphates tricalciques – ou E551 – silice amorphe) ;
  • En tant que matériaux au contact des aliments, pour leurs fonctions d’améliorations de la sécurité du conditionnement (par ex. fonction anti-microbien assurée par le nano-argent) ;
  • Enfin, il a été identifié la présence d’ingrédients à vocation nutritive, pouvant se trouver à l’état nanoparticulaire (ex. du carbonate de calcium utilisé dans les laits infantiles pour atteindre une teneur suffisante en calcium).

A partir d’un travail de bibliographie scientifique, l’Anses a recensé 37 substances, pour lesquelles elle considère que la présence de nanoparticules est avérée (le carbonate de calcium, le dioxyde de titane, des oxydes et hydroxydes de fer, le silicate de calcium, les phosphates tricalciques, les silices amorphes synthétiques, des composés organiques et composites) ou suspectée (l’aluminium, l’argent, l’or, le phosphates de magnésium, le citrate d’ammonium ferrique, les sels de sodium, de potassium et de calcium d’acides gras, etc.).

Les secteurs alimentaires les plus concernés par la présence de nanomatériaux manufacturés sont donc : les laits infantiles (25,6%), les confiseries (15,6%), les céréales du petit déjeuner (14,8%), les barres céréalières (12,9%), les viennoiseries et desserts surgelés (10,9%). L’Anses précise néanmoins, que son travail d’expértise a été réalisé avant la suspension en France du dioxyde de titane (additif alimentaire ayant été suspendu par l’Arrêté du 17 avril 2019 qui est entré en vigueur le 01 Janvier 2020).

L’Anses s’est fixé comme prochaine étape, l’étude des risques sanitaires que pourraient engendrer ces nanomatériaux présents dans l’alimentation pour les consommateurs. Un nouveau tavail d’expertise que nous suivrons avec intérêt !

Source : ANSES, Nanomatériaux dans l’alimentation. 09/06/2020