Depuis 2005, de plus en plus d’études concernant la créatine et la fonction cérébrale émergent1, témoignant d’un intérêt croissant pour cette protéine et ses possibles effets positifs sur la santé du cerveau.
La créatine est une substance composée de trois acides aminés (la glycine, l’arginine et la méthionine) bien connue des sportifs qui l’utilisent dans le but d’améliorer leurs performances. Pour autant, elle pourrait être utile dans d’autres domaines.
En effet, des études s’intéressent à son intérêt pour la cognition ainsi que lors de lésions cérébrales, commotions et hypoxie.
Concernant la cognition, les résultats varient selon les études ce qui ne permet pas de conclure. Pour autant, il en ressort un effet potentiel sur la fatigue mentale dans le cadre d’un manque de sommeil2 ainsi que des résultats plus probants dans des conditions de stress3, que ce soit un stress aigu (exercice fatiguant) ou chronique (vieillissement, dépression).
Le réel intérêt de la créatine semble se trouver dans le cadre de traumatismes du cerveau. En effet, en cas d’hypoxie cérébrale ou de chocs, les niveaux de créatine sont réduits4 et un apport semble donc judicieux pour limiter les conséquences négatives de ces traumatismes.
Le peu d’études disponibles sur ce point montrent des résultats très intéressants5 : la créatine jouerait un rôle protecteur du cerveau notamment au niveau neuronal si elle est administrée avant des traumatismes crâniens mineurs6 et une supplémentation suite à un traumatisme crâniens permet de réduire la gravité des symptômes liés à ce dernier.
Très récemment, une revue7 a permis d’obtenir une vision globale des effets de la créatine sur la santé du cerveau et la conclusion nous permet de voir qu’il reste encore de nombreux points à étudier, dont trois principaux :
- L’homogénéisation des protocoles d’étude
- Des études supplémentaires sur les niveaux de créatine du cerveau et la fonction cognitive
- L’identification de certaines conditions selon lesquelles la créatine serait plus efficace pour améliorer les fonctions cognitives
Finalement, la créatine présente un vrai potentiel pour la santé cérébrale. En effet, des situations de stress, des traumatismes crâniens ou encore des maladies chroniques peuvent entraîner des déficits de cette protéine dans le cerveau et une supplémentation pourrait permettre d’obtenir des améliorations cognitives. Pour autant, les études actuelles ne présentent que des pistes à approfondir et ne permettent pas d’affirmer l’intérêt d’une supplémentation.
1- PubReminer
2- « Skill execution and sleep deprivation: effects of acute caffeine or creatine supplementation – a randomized placebo-controlled trial » – C.J Cook, B.T Crewther et al. – 2011
3 – « Beyond muscle: the effects of creatine supplementation on brain creatine, cognitive processing, and traumatic brain injury »: E. Dolan, B. Gualano & E.S Rawson – 2018
4 – « Decrease in N-acetylaspartate following concussion may be coupled to decrease in creatine » – R. Vagnozzi, S. Signoretti et al. – 2013
5 – « Creatine supplementation enhances corticomotor excitability and cognitive performance during oxygen deprivation » – C.E Turner, W.D Byblow – 2015
6 – « Potential for use of creatine supplementation following mild traumatic brain injury » – P.J Dean, G. Arikan et al. – 2017
7 – « Creatine Supplementation and Brain Health » – H. Roschel, B. Gualano, S.M. Ostojic & E.S Rawson – 2021