Les FODMAPs sont des glucides à chaîne courte (Ex : fructose, lactose, oligosides ou polyols) pas ou peu absorbés par l’intestin grêle et qui vont donc être métabolisés par les bactéries du colon. Ce sont donc des glucides fermentescibles.

Une étude de Schneider et al de 2021 a récemment présenté des données de consommation en France en relation avec les caractéristiques sociodémographiques ainsi que de mode de vie (1). Plus de 100 000 participants ont été inclus dans les analyses dont une majorité de femmes (78%) pour un âge moyen de 44 ans. Le but de cette étude était d’obtenir une première vision globale de la consommation de FODMAPs en France, qui s’avère être de 19g par jour en moyenne. Les résultats montrent également que 55,6% de la population française a une consommation totale de FODMAPs supérieure à 16g par jour et 32% entre 9 et 15,9 g par jour. Concernant le type de FODMAP dont l’apport est le plus élevé, il s’agit du lactose (10,3g par jour), suivi du fructose, de fructanes, de polyols et de galacto-oligosides. Les personnes consommant une quantité de FODMAPs supérieure à 16g par jour tendent à pratiquer régulièrement une activité physique, ne pas fumer, et ont des revenus supérieurs à celles consommant moins de 9g par jour.

De nombreux régimes sans FODMAPs font l’objet d’ouvrages et d’articles mettant en exergue leur intérêt pour soulager les inconforts intestinaux.

Ces régimes ne sont pourtant pas anodins et doivent faire l’objet d’une prise en charge diététique individuelle. En effet, les FODMAPs sont, pour une grande partie, des aliments riches en fibres (légumineuses, fruits et légumes…). Un régime d’évitement risque donc de conduire à une limitation importante de l’apport en fibres (et notamment en fibres prébiotiques) qui est à ce jour fixé à 30g par jour (2).

Le régime pauvre en FODMAPs peut avoir un intérêt dans le cadre de situations pathologiques (intestin irritable, maladie de Crohn…) en première intention pour diminuer les symptômes (3) mais ne doit aucun cas être maintenu sur le long terme. En revanche, les preuves scientifiques soutenant l’utilité d’un régime sans FODMAPs chez une personne saine sont très limitées.

Finalement, nous voyons donc que le positionnement concernant les FODMAPs est plus nuancé que ce que l’on pourrait penser. Ils ne représentent pas l’origine de tous nos maux intestinaux mais leur consommation peut entraîner des inconforts notamment chez des colopathes. L’objectif est donc d’identifier et de prendre en charge les patients tout en réintroduisant les FODMAPs au fur et à mesure pour ne pas se priver sans justification médicale de cette source de fibres.

 

Nos remerciements à Noriane Nugue, étudiante stagiaire en Master 2 Développement de Produits Pharmaceutiques et Nutritionnels pour la rédaction de cet article.

 

(1) Schneider E et al. FODMAP Consumption by Adults from the French Population-Based NutriNet-Santé Cohort, J Nutr. 2021

(2) https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2012SA0103Ra-2.pdf

(3) Lacy BE et al. ACG Clinical Guideline: Management of Irritable Bowel Syndrome, Am J Gastroenterol. 2021