Le Nutri-Score est un outil permettant de rendre plus accessible l’information nutritionnelle (1). Il en résulte une classification via des lettres (A, B, C, D, E) ainsi qu’un code couleur (du vert au rouge). Ce score est aujourd’hui au cœur du débat avec l’harmonisation à venir des étiquettes alimentaires, dont nous avons déjà parlé dans un article précédent.
En effet, dans le cadre de la stratégie « De la ferme à la fourchette » adoptée en 2020 par la Commission Européenne, une proposition d’étiquetage obligatoire sur le devant de l’emballage pour synthétiser les informations nutritionnelles est prévue pour le quatrième trimestre de 2022.
Le Nutri-Score semble être un candidat de choix car c’est l’un des outils les plus répandu au sein des pays de l’Union Européenne. Pour autant, il est loin de faire l’unanimité.
En France, les producteurs de produits traditionnels comme le roquefort se sont notamment positionnés à l’encontre de ce score. En effet, les fromages affinés se verraient systématiquement attribuer un Nutri-Score bas, notamment de par leur teneur en sel et matières grasses ainsi que l’absence de prise en compte de la portion. La Confédération générale des producteurs de lait de brebis et des industriels de Roquefort craint que cela impacte négativement les ventes du fait d’une image dégradée de leurs produits qui présentent par ailleurs d’autres propriétés nutritionnelles (ex : apports de calcium, ferments).
De plus, les produits protégés par une Appellation d’Origine Contrôlée (AOP) ou une Indication Géographique Protégée (IGP) sont soumis à un cahier des charges strict ne permettant pas de faire évoluer leur Nutri-Score.
Les institutions françaises comme le Ministère de l’agriculture et de l’alimentation répondent à ces revendications en mettant en avant le fait que les systèmes d’information nutritionnelle et les signes de l’origine et de la qualité ne répondent pas aux mêmes objectifs et que de nombreux travaux scientifiques ont démontré l’efficacité de cet outil pour différencier la qualité nutritionnelle des denrées alimentaires (2). Enfin, du côté des consommateurs, après plusieurs années d’utilisation, le Nutri-Score est largement plébiscité par les français qui déclarent pour 94% d’entre eux être favorables à sa présence sur les emballages (3).
Finalement, les autorités françaises promeuvent cet outil pour qu’il soit retenu au niveau Européen, mais les oppositions rencontrées, au sein du territoire français tout comme de la part d’autres états membres comme l’Italie, ne permettent pas de prédire de manière certaine son adoption. Affaire à suivre…
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(1) Manger Bouger – Nutri-Score
(3) Evaluation à 3 ans du logo nutritionnel Nutri-Score – Février 2021